Lily Prozak explore la porosité des objets sonores dans leurs milieux.
John Cage nous prouve en « 4’33’’» que le silence n’existe pas et met l’accent sur la perméabilité des espaces sonores. Le publique se trouve face à un pianiste qui ne joue pas, l’attente exacerbe l’ouïe du spectateur qui est à l’affût du moindre son qui l’entoure, des sons parasites produits par l’assistance dans la salle mais aussi à l’extérieur, derrière les murs, dans les couloirs, dans la rue. Si ces sons apparaissent nettement lorsque le piano est silencieux, ils ne disparaissent pas pour autant lorsqu’il y a musique.
Par des jeux de superpositions, de masquage et de démasquage des sources sonores je créer de nouveaux milieux, toujours à cheval entre deux espaces à bascule. Les voix et autres événements sonores ponctuels se démultiplient et tentent de se synchroniser, ils entrent en danse et donnent une nouvelle clefs de lecture, une voix d’accès vers un paysage nouveau, à la fois englobant et toujours à l’intervalle des espaces.
Je conçois mon travail sonore comme une extension de mon travail plastique. En concert live, je mixe des enregistrements extraient de l’ Interzone (Field recording) afin de créer de nouveaux paysages rythmiques et hybrides. Il peut également être présent sous forme d’installations interactives, le son y est spatialisé sur un système multicanal (4-8-16 hautparleurs).